La
Grande Rhêtra (μεγάλη
ῥήτρα /
megalê rhêtra) est le texte fondateur des institutions de
Sparte.
Elle est censée avoir été rédigée par Lycurgue sur les indications d'Apollon pythien. Elle nous est connue par deux sources : des fragments de Tyrtée et un passage de la Vie de Lycurgue (VI, 1–9) de Plutarque, qui mentionne quatre décrets :
- la construction d'un temple à Zeus Sullanios et Athéna Sullania ;
- la division du peuple en sections : tribus (φυλαί / phulai) et ôbai / ὠϐαί ;
- l'institution de la Gérousie ;
- l'assemblée du peuple à l'époque de la pleine lune.
Les distiques de Tyrtée ne nous sont connus que par l'intermédiaire de Plutarque (ibid., VI, 10) et de Diodore de Sicile (VII, 12, 6) :
- Ainsi en effet le Seigneur à l'arc d'argent, l'agissant-au-loin Apollon
- à la chevelure d'or, a prophétisé depuis son gras Adyton :
- « Qu'initient la délibération les rois honoré des dieux,
- rois qui ont souci de l'aimable cité de Sparte,
- et les Anciens du Conseil et qu'ensuite les hommes du peuple,
- répondant à leur tour par de droites rhêtras
- parlent honorablement et fassent tout justement
- et ne délibèrent pas pour notre cité
- et qu'à la masse du peuple s'attachent victoire et suprématie. »
- Phoibos en effet là-dessus a ainsi révélé à la cité.
Le terme rhêtra (de ἐρῶ / erô, parler) désigne un accord solennel inspiré ou sanctionné par les dieux. C'est le nom que donnent les Rois de Sparte à leurs décrets.
Bibliographie
- Edmond Lévy :
- Sparte : Histoire politique et sociale jusqu'à la conquête romaine, Seuil, coll. « Points », 2003.
- « La grande Rhêtra », Ktèma n°2 (1997), pp. 85–103.
- La Grèce au Ve siècle ( de Clisthène à Socrate)